Je suis tout et rien

L’infini. Ce noir infini, parsemé d’étoiles et de planètes. Notre planète, la Terre. Les océans, les continents. Vert, bleu, rouge, jaune, noir, gris, blanc. Sur Terre vit une infinité d’êtres vivants, tous différents les uns des autres. En passant par les abricotiers, les brochets, les moineaux, les coléoptères, les grenouilles, les escargots, les araignées, les humains,… Les humains. Ces mammifères doués de raison et de liberté, possédant chacun leurs particularités physiques, leurs personnalités, leur représentation du monde… Chacun connaît son propre monde au sein de cet immense univers.

Et puis il y a moi. Moi parmi ces sept milliards d’habitants. Moi avec ma vie, mon corps, mes défauts et mes qualités, ma famille, mes amis, mes amours, mes hauts et mes bas, mes pensées, mes envies, mes idées. Je mène une vie simple, et également compliquée. Remplie et vide. Je suis incapable d’imaginer mon avenir. Le flou. Concernant mon présent, j’ai le sentiment que tout se précipite et que rien n’avance en même temps. Je ne sais pas où me situer, que faire, vers qui aller, comment procéder, à quoi donner priorité. A côté, les choses et les gens avancent à une allure difficile à suivre. Je suis la masse, je me fonds dans le décor, je fais comme on me dit de faire, je reste dans le système. La conformité. Malgré ce mode automatique, je ne peux empêcher mon cerveau de formuler des questions qui me mangent de l’intérieur. Suis-je à ma place ici à faire ce que je fais ? Suis-je heureuse ? Que faire ensuite ? Pourquoi cette peur de n’importe quoi reste-t-elle au fond de moi ? Pourquoi l’envie d’affronter tout avec courage me manque-t-elle ?

Alors, il est parfois agréable de sortir dehors, lever la tête et admirer l’infiniment grand. De ma petite place d’humaine, je ne suis rien. Je suis de l’ordre du minuscule. Du microscopique. De l’éphémère. Je suis peut-être seule dans ma tête à affronter ma propre petite vie, mais à côté, notre univers éternel fait de moi un petit point innocent ne servant à rien. Je suis tout pour moi mais rien pour tous. Mes problèmes quotidiens sont minimes comparés aux soucis du monde. Les guerres, les épidémies, les catastrophes naturelles,…

J’aime ce sentiment d’être ridiculement petite. Ce sentiment que rien n’est grave, que tout sera vite de l’ordre du passé.

Le ciel au dessus de ma tête est immensément puissant, il a un pouvoir sur moi que je ne peux contrôler. Et j’aime cette place de soumission. Soumise au ciel. Rien qu’à lui et à personne d’autre. Là-haut se cache une grande force, qui est loin d’être un Dieu. Cette force est simplement un infini incontrôlable qui me contrôle moi-même. Et cela fait du bien de savoir que nous ne pouvons pas tout choisir, que nous ne sommes pas tout. Certains pourraient trouver cela inquiétant, moi je me sens rassurée.

Je suis tout seulement pour moi, et je ne suis rien face au monde.

Commentaires

philibert a dit…
Bravo Flo ! Texte interpellant. J'aime bien ce genre de réflexions.
philibert a dit…
À mon avis, ce n'est pas simple d'ajouter un commentaire. Il faut d'abord s'inscrire. Blogger propose de créer un blog, et même si on peut passer cette étape, c'est un petit obstacle.
Et est-ce que ce texte "Je suis tout et rien" est accessible via le menu ?
Flo' a dit…
Merci Phil pour ton commentaire !!
Ah c'est dommage que ce soit difficile de commenter...
Je vais regarder si le texte est accessible, merci :)
Flo' a dit…
J'ai changé une option pour que n'importe qui puisse commenter :)