Incertitudes

Les enfants sont couchés, la vaisselle est nettoyée, le linge est étendu, les lampes sont éteintes, le silence est revenu. Et je pleure, seule dans mon grand lit. Je ne sais plus qui je suis. Je ne suis peut-être pas à la place qui me convient dans ce monde de fous… J’ai une impression étrange. Cette impression de courir, constamment. Courir pour préparer les enfants le matin, à en oublier de me préparer moi-même. Courir pour attraper le bus. Courir pour déposer les enfants à l’école. Courir pour attraper un second bus. Courir au cours de français. Courir pour rattraper le niveau de mes collègues de classe, bien plus à l’aise dans la langue que moi-même. Il faut dire que je suis distraite, mes pensées sont trop nombreuses pour me concentrer sur cette grammaire et ce vocabulaire. Les mauvais souvenirs refont souvent surface, cette autre vie que j’ai menée il y a à peine un an… Je continue à courir, toujours. Courir pour faire des courses, rentrer à la maison, manger, ranger, laver, repa...